Elle s'était, encore une fois, réveillée tôt ce jour-là. Depuis quelques jours - depuis cette fameuse nuit au motel avec Damon à vrai dire - elle avait beaucoup de mal à dormir. Le baiser entre Damon et elle la perturbait bien plus qu'elle ne voulait se l'avouer et depuis, elle ne l'avait pas revu. Elle l'avait déjà embrassé auparavant et n'était pourtant pas aussi désorientée après mais là, c'est elle qui l'avait fait, elle qui avait fait le premier pas, elle qui l'avait embrassé - et pas parce qu'il était sur le point de mourir, cette fois-ci. Et tout ça la perturbait parce qu'elle avait craqué et que désormais elle ne pouvait plus se voiler la face ; elle aimait Damon. Dire le contraire aurait été mentir et ça lui faisait peur ; elle ne pouvait plus se cacher derrière un mensonge, elle devait choisir. Choisir. Elle n'aimait pas ce mot ; on choisissait une paire de chaussure, on choisissait ce qu'on allait faire à dîner, on choisissait une nouvelle voiture mais on ne choisissait pas l'homme qu'on aimait. Non, le mot choisir n'allait pas dans ce contexte, mais n'ayant pas d'autre mot pour exprimer la chose qu'elle devait faire, elle garderait celui-ci. Voila à quoi elle pensait, à quoi elle se torturait l'esprit depuis quelques jours. Jeremy ne lui en avait pas reparlé et elle le remerciait intérieurement pour ça ; devoir en parler à quelqu'un - et surtout à son frère - aurait rendu la chose encore plus réelle et aurait été, actuellement, très mauvais pour la santé mentale d'Elena. Elle n'en avait même pas parlé à Caroline et -ohmondieu- quelle erreur ça aurait été ! Elle voyait déjà son petit regard voulant dire " Elena, tu sais très bien ce que je pense de ça ! C'est mal mal mal ! " et elle ne voulait pas que Caroline, ou qui que se soit d'ailleurs - la regarde comme ça. Ce n'était pas mal ! Elle devait arrêter de penser à ça,, au moins quelques heures, histoire de reposer son cerveau après tant d'agitation. Elle s'installa donc sur son lit et prit son journal intime. Ça devait faire des semaines qu'elle n'avait pas écrit dedans et même aujourd'hui elle n'en avait pas envie. Après tout, en quoi écrire dans un journal pourrait l'aider ? Elle prit donc la première page et la lut. C'était le bon vieux temps, celui où sa préoccupation la plus importante était de choisir une robe pour un foutu bal du lycée et elle devait se l'avouer, quelques fois ce temps là lui manquait. Tout était si simple. Et alors qu'elle était encore une fois plongée dans ses pensées, son journal entre les mains, elle entendit un « Je dérange ? » Elle se tourna et surprise, vit Damon devant sa fenêtre. Foutus vampires qui pouvaient grimper aux fenêtres. Oh mon dieu, Damon était là. Elle n'était pas prête, non, certainement pas. Elle n'avait pas réfléchit à ce qu'elle pourrait lui dire, ni même à ce qu'elle voulait lui dire. « Euh... non. Bien sûr que non. » Elle était dans la merde jusqu'au cou.

Elle n'osait même pas le regarder. C'était tôt, bien trop tôt et elle n'avait aucune idée de quoi dire, ou de comment aborder le sujet. Et lui se promenait tranquillement dans sa chambre, son foutu sourire accroché aux lèvres. Mais comment cet imbécile faisait-il pour être aussi... détendu ? Et puis il ne pouvait pas parler ? Lancer le truc ? Non bien sûr, c'est elle qui allait être obligée de le faire. « Ca fait un petit moment que je ne t'aie pas vu. Tu étais occupée ? » Non. Non non non, il se foutait d'elle là ? Monsieur voulait tourner autour du pot, eh bien elle allait tourner autour du pot. « Oh non mais... je n'avais pas vraiment envie de sortir ces jours-ci. » Elle le vit se poser contre sa commode et regarder vers son journal. Son journal ? Nan mais oh, elle n'avait plus le droit à un minimum d'intimité maintenant ? Alors c'est ça, elle l'embrassait et donc, il avait le droit de lire son journal intime ? Calme. On se calme, Elena. Après tout c'était Damon, elle ne devait donc pas s'étonner qu'il ne comprenne pas le concept de l'intimité. Ou alors il voulait juste l'énerver. Et bizarrement, elle optait pour la seconde option ; Damon est et restera Damon, et Dieu sait qu'il adorait énerver les gens. « Tu n'écris pas ? ... » Oh. Il avait donc remarqué. Que dire ? Elle passa nerveusement sa main dans ses cheveux et fixa son journal. « Hum... non, je... je le relis. » Pitoyable. Sur ce coup, elle était totalement pitoyable, c'en était navrant. Elle devait trouver un truc à dire, vite. « Tu venais pour quelque chose de spécial ? » Mouais, ça passe.